David Aubin – IMJ-PRG, Paris 6

Le Spectacle du ciel : la culture publique d’observation astronomique, 1780-1880

Séminaire Histoire des sciences mathématiques

mercredi 25 mai 2016 à 11h00

Jussieu, couloir 15-16, salle 413, 4 Place Jussieu, 75005 Paris

Dans une étude récente, David Aubin a cherché à comprendre la façon dont le ciel est devenu un objet d’observation populaire à Paris, comme en témoigne la fondation de l’Observatoire populaire du Trocadéro en 1880. Dans ce but, il s’est penché sur différents aspects de la culture publique d’observation astronomique dans le siècle précédent cette fondation. Avant 1780, le spectacle du ciel est une métaphore largement mobilisée, mais il n’y a peu que très peu de spectateurs. Entre 1780 et 1810, la pratique d’observation populaire commence à prendre forme par le biais des cours publics, des globes et des planétaires, et des télescopes, mais on n’y accorde assez peu d’importance sauf comme moyen de comprendre le système copernicien. Des années 1810 aux années 1840, plusieurs cours publics rencontrent un succès indéniables autour de planétaires relativement bon marché, une pratique qui a un impact peu connu sur les cours public plus connus d’Arago ou de Comte. A partir des années 1850, les lunettes astronomiques sur les places publiques à Paris acquièrent une relativement bonne réputation et leur présence devient plus visible dans les sources. C’est sur cette base que se développe une culture valorisant l’observation amateur du ciel qui mène, entre autres, à l’ouverture de l’observatoire du Trocadéro. En regard de cette histoire, les controverses qui accompagnent son existence mouvementée prennent ainsi une signification beaucoup plus claire. Une véritable épistémologie tacite de l’observation populaire prend forme et demeure objet de débats.

A lire aussi :

David Aubin, Charlotte Bigg, and H. Otto Sibum (eds). The Heavens on Earth: Observatories and Astronomy in Nineteenth-Century Science and Culture. Duke University Press, 2010

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